Au-delà de ces arbres gris comme la mort
Un
soleil estropié, sur l'horizon, s'expose
Encore un court instant,
prestige de l'ivresse,
Et le chant des oiseaux pareil à la
jeunesse
Efface les miroirs embués de remords !
S'il
est un grand silence en l'absurde et l'oubli
Lorsque l'on serait
l'arbre, élagué, qui s'éteint ,
C'est peut-être le temps
du livre que l'on lit
Au chevet d'un détour qu'un songe a
murmuré
En sa dernière page, à l'aboi des orées
Dont
s'éclipsent les nuits par d'imprévus matins !
Depuis
tant de saisons fragilement défaites
Où tant d'arbres se nouent
à toute adversité
Les Hommes sont égaux et poursuivent leurs
fêtes
Comme au sapin, le gui, la guirlande électrique
Comme
les Ouvriers dressés à coups de trique
En ce mystère immense :
« Où est la Liberté ? »
Où se trouve le
Mot partagé d'amour folle
Entre cet Arbre et l'Homme enlacé dans
sa vie
Dont, par petits sursauts, on sent bien qu'il s'affole
Et
que plus – désormais – son histoire n'ira
Tendre, à l'arbre,
sa main ainsi que le niera
Tout ce qu'il a créé, ce dont il a
envie ?
Par les fenêtres nues, entreront des
orages,
Personne n'y saura poser son attention
Et dans l'autre
mesure où chacun sait son âge
Et cette volupté qui réside en
tous lieux,
L'Arbre et l'Homme, en secret, se tourneront vers
Dieu
Comme – pour tout amour – on est :
« Révolution ! »