Il n'y a plus rien

Il est, Il a…

Il est… la feuille morte, au regard, accrochée,
malhabile et perdue que l’on n’alla chercher
au lointain de l’hiver sous les gravats des jours,
il est le roux du deuil et l’encor des toujours.

Son rêve a déversé, aux torrents des ornières,
ce que les choses croient ou ce qu’elles nièrent
aux pourtours de l’aveugle et médusé voyage
dont le chemin n’est rien que souffrance de l’âge.

Il est, en l’incertain et la divine errance,
sa propre pluie de mots tombée sur sa souffrance,
et lorsque à ses yeux clos de son éternité
les vents de l’irréel soufflent sa liberté

il négocie le songe contre la blessure,
s’évade en l’au-delà de ce qui le rassure :
« Un amour étonné de son lieu incolore… »
Il est la feuille morte épuisée qui implore !

Et de l’autre côté des miroirs misogynes,
lorsque les plaies du cœur en plus rien n’imaginent
qu’au là-bas des vents fous une feuille s’envole,
il a – la mort dans l’âme – son âme bénévole.


Alain Girard

Copyright. Tous Droits Réservés.

À une petite pharmacienne pleine de vie.


Le 11 04 2016


si vous lisez ceci, c'est simplement parce que c'est
vous qui m'aurez délivré mon ordonnance, simplement
parce que chaque fois – depuis quatre ans – que j'entre
dans votre officine, j'espère vous voir !
J'en ai bien souvent bafouillé face à vous autant que je
n'ai su vous dire le moindre mot...
J'ai voulu être discret en vous regardant mais pourtant sentir
combien vous rayonnez !
Je ressens de vous une lumière et une immense joie de
vivre, c'est un bonheur que vous communiquez, malgré
vous, il parfume votre visage !
Je vous écris ceci ne sachant même pas si j'aurai le courage
de vous donner ma lettre ou de la laisser tomber parterre
espérant que vous la trouverez !
Le soleil dessine votre ombre sur ma vie ; cela est doux
comme ce printemps qui – bientôt – fera fleurir les premiers
lilas.
J'espère être bientôt malade et que ce soit vous qui me délivriez
ma prochaine ordonnance !

Alain Girard

L'Arbre et l'Homme.

SOLITUDE

Acrostiche en Alexandrins


S uffisement meurtri par la vie du silence
O ù l'âme et puis le corps s'éteignent à genoux
L orsque l'on a vécu sous la pluie qui s'élance
I ci-bas, parsemée de vide en son chemin,
T oute chose se tait et s'éloignent les mains
U ne à une connue d'avoir pensé « chez Nous ! »
D ans un songe d'été, par un hiver sans lieu
E ntrouvrant la Fenêtre où l'on ferme les yeux !

Alain Girard

Le 5 04 2016

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